SALLES I ET II
Dès l’entrée, le caractère de cette manifestation artistique se précise. Le bon ton et la correction dominent et s'imposent dans les tableaux d'où tout éclat semble proscrit. Le paysage gris de M. Gosselin, ceux de MM. Ranc, Fontayne, Magnard et de Mme Thérèse Clément, l'esquisse consacrée à la marine et aux marins de notre moyen âge par M. Fouqueray, le portrait de paysan alsacien, dont la silhouette se détache avec précision sur un fond gris, peint par M. Stoskopf, le portrait d'une femme du peuple, dessiné avec application plus que peint, par Mme Jeanne Carolus, la face d'homme que Mme Cécile Ravallec fait surgir de l'ombre, et même le soldat finlandais dans la neige en costume blanc, dû à M. Paul-Elie Dubois, tous ces tableaux en leur aspect sont calmes, sobres, volontairement apaisés. Le nu à la toilette de M. Montassiez harmonie rose et chair, participe de ce même esprit de distinction admise et qu'on devine indiscutable. A peine le tableau de M. Bouchaud tranche-t-il, montrant des femmes orientales devant des arcatures vertes, en trois groupes unis par un lien un peu lâche, tableau aux couleurs plus vives que celles de ses voisins, attrayantes et jolies. Il y a aussi une Marocaine, par M. Bezombes, portant une robe d'un rouge criard, mais on pardonne à l'auteur son manque de mesure par égard à son âge et un peu aussi par les promesses que l'on peut lire dans son envoi. Des neiges, par MM. R.-R. Bloch, sont pesantes et massives. Un château, étagé sur des falaises dont une rivière frôle le pied, par M. Henri Martin, apparaît, lui aussi assoupi, dans la torpeur d'un jour chaud. Devant la façade de briques d'une église de village, des mendiants et des gueux se pressent sans tumulte pour recevoir la bénédiction que leur apporte une Vierge de douceur maternelle et son Enfant Divin : c'est l'envoi de M. Maurice Denis, une grande image, elle aussi d'apaisement, presque loin du monde et de la vie.
On objectera peut-être la toile de M. Lucien Simon, mais l'art de M. Simon n'est pas intense. Il est brutal, ce qui n'est pas la même chose. La cérémonie religieuse qu'il décrit avec habileté est toute cérébrale ; le cœur, source de poésie, n'y a pas de place. On croirait que cette œuvre a été destinée à la reproduction, tant elle est de valeurs semblables, tant ses lumières sont volontairement pareilles, bien qu'elles viennent de baies aux orientations différentes. Pour trouver des vibrations lumineuses, il faut passer à la salle suivante où lés apporte un grand paysage que M. Montézin consacre à la Fenaison : au fond un ruban de rivière dont la couleur est un peu uniforme passe derrière des arbres, des maisons au bord se dissimulent ; en avant, dans les herbes jaunissantes, hommes et femmes s'affairent, Tout poudroie, le soleil chauffe, il y a des fleurs à profusion. M. Montézin peint par touches juxtaposées que l'œil du spectateur rassemble pour créer le spectacle. L'artiste reste dans la tradition des premiers impressionnistes et il a, comme ceux-ci un amour intense de la nature. Que l'on se reporte, à cet égard, au salon de thé, au fond de la galerie. Là est placée l'esquisse d'une décoration qui lui fut commandée par M. Huisman pour la galerie des pas perdus, au palais de justice de Chambéry. Le thème ? le travail et la paix, la justice et le droit, thème indiqué par deux inscriptions à la base, à droite et à gauche de l'ouverture centrale et proche des portes latérales. Aux côtés de ces dernières s'élèvent deux figures portant des attributs : le glaive et les balances, peintes en grisaille. Mais la partie principale, c'est-à-dire la décoration elle-même, c'est encore la fenaison : un bord de rivière, des femmes et des fleurs parmi les hautes herbes. Et cela, en somme répond parfaitement au programme qui était de célébrer la paix et le travail. Il est malaisé de juger d'une décoration sur son projet. L'artiste affirme que le panneau est supérieur à' l'esquisse. Croyons-le sur parole. Il est certain que l'ensemble est sympathique et que sa couleur doit mettre de la, gaîté dans un lieu qui est loin d'être joyeux par destination. Mais, revenons à la salle 2.
La grande fenaison de M. Montézin est entourée de paysages divers, comme de satellites. Dans les salles, ailleurs comme ici, les vues de campagne ou de mer sont nombreuses, toutes agréables, toutes présentant des qualités ; peu cependant s'imposent par un lyrisme exceptionnel ou un mérite inattendu. Citer le coin vert délicatement noté par M. Jules Adler, le pont rose par M. Bon-Desbenoit, les petites eaux grises de M. Gricourt, les toiles de MM. Bellanger, Ragot, Dumas, Félix Planès, le village breton de M. Tavernier, les maisons étagées de M. Etève, l'anse crépusculaire de M. Morchain décrite avec des tous roux, les baigneuses dans les verdures par M. E. Domergue, ou les roches marines de Mme Jeanne Thill, c'est un peu prendre au hasard parmi les paysages de qualité assez pareille.
Pourtant M. Lemoine fait patauger dans l'eau bleue d'une rivière trois enfants en maillot, dans une scène de joliesse aimable et conventionnelle ; des natures mortes de fine observation sont dues à M. Serges et à M. Iwan Cerf, M. Mary Benner groupe, avec, un grave sentiment décoratif, des fleurs sur un balcon et Mme Dorothy Shelly expose une simple tête de femme entourée d'un foulard bleu, un visage d'un beau et calme modelé, qu'on a plaisir à contempler. Et n'oublions pas M. Barthe, vu par M, N. Velt Nivelt, surgissant derrière son bureau contre un mur que décore l'affiche du vin au soldat.
La peinture religieuse est représentée par un panneau de M. Lorrain, l'arrivée au gîte de la sainte famille lors de la fuite en Égypte : tons lunaires, doucereux, appelant la reproduction et la diffusion, une image plaisante qui aura des admirateurs. Quant à la peinture mythologique on peut lui annexer le torse de femme endormie dans les nuages, peint par M. Charavel : ce serait Diane incontestablement si un croissant brillait dans ses cheveux.
SALLES III ET IV
Si le Salon compte d'assez nombreux portraits en dehors de ces deux salles, il n'en reste pas moins que les principaux sont groupés ici, à la suite du Portrait de Lady Decies par M. Marcel Baschet. Ce grand tableau seigneurial, dont j'ai parlé déjà, sera le plus regardé et ne saurait passer inaperçu. Il confirme la pérennité d'une tendance, la continuité d'un goût à quoi l'art français comme l'art anglais doivent beaucoup. Toutes autres effigies, auprès de celle-ci, paraissent d'intimité familiale, toutes, même celle de M. Queuille par M. Rousseau-Decelle : fond gris, le modèle de face en veston noir tenant une cigarette, la pose en son ensemble est classique, maints salons déjà l'ont vue paraître. M. Busser, en habit vert, est sérieux et grave dans le tableau de M. Lavergne, debout, main droite à la hanche, svelte et élancée dans sa robe d'un bleu chantant, tel apparaît le Portrait de Mlle Ripert par M. Pascau ; une jeune femme en large chapeau noir vue à mi-corps, devant une fenêtre aux tulles légers, est l'œuvre de M. P.-M. Dupuy ; un jeune homme vêtu de velours vert est de M. Cyprien Boulet ; enfin, au centre du panneau consacré au souvenir du peintre Duvent, une tête de vieille femme ridée, tracée sans lyrisme peut-être, mais avec une tendresse véritable, et voilà, en sept tableaux auxquels on pourrait ajouter ceux de MM. Hébrard et Barcy, et celui de Mme Anne Faure, le raccourci de ce que le Salon des artistes français ajoute, année après année, à l'histoire du portrait peint.
Paysage par M. Claire qui, sur une gamme plus verte, tend vers les simplifications chères autrefois à Pointelin, site parisien gris et bistre décrit avec un beau sentiment mélancolique par M. Vuillaume, paysage dépouillé, de belle entente décorative par M. Guillonnet, quelques images de la guerre vue par MM. G. Leroux, Pouzorgues, Regagnon, divers tableaux par MM. Paul Thomas, Rosenberg, A. Vollon, Cachôre ajoutent à l'intérêt de ces salles où s'opposent, en leur facture, ici, avec M. J. Hervé, plus menue et délicate, là, avec M. Devambez, plus rude et plus contrastée, les scènes de genre coutumières à ces deux peintres.
Sans qu'on ait voulu réaliser en ces salles quelques synthèses, le nu au Salon, comme le portrait s'y trouve résumé en son académisme : nu par M. Bricard, nu allongé sur la blancheur d'un créer une double image, nus par M. Cottenet et par M. Bricard, un allongé sur la blancheur d'un divan par M. Sieffert, jeune femme sous les feuillages se mirant, comme le cerf, dans le cristal d'une fontaine par M. Félix, nu agenouillé de M. Fougerat, tous de description un peu conventionnelle et auxquels manque le frissonnement de la vie, sont fruits de science appliquée et de probe labeur.
La Danseuse en tutu de M. A. Leroux associe sa blancheur aux paysages environnants et, sans qu'aucune dissemblance notable se puisse remarquer, on arrive aux salles suivantes occupées par le Salon national indépendant, branche dissidente de la Société nationale.
SALLES V à VIII
Ici, c'est M. Dauchez qui préside. Son grand paysage mélancolique qui étend sous un ciel gris les eaux de l’Odet, est le point central autour de quoi se développent d'autres paysages par MM. Ganesco, Prinet, Morisset, Bret, Charlopeau, Mac Avoy, Hombourg, Le Breton, Goulinat, Jean Worms. Un buste d'homme peint dans une harmonie jaune, d'un dessin serré et précis, est l'envoi de M. Hugues de Beaumont. Dans la tendresse rose et bleue des couleurs qu'il préfère, M. Jaulmes a vu le Retour de Diane, prétexte à une page décorative, et, tandis que divers sujets à personnages sont dus à MM. Deluermoz, Gadiou, Chahine, Rageade, Baptiste, Mme Bessie Davidson, et Mary Georges fleurissent des salles où un Saint Jean, par M. Billotey, en son allongement byzantin, semble une étude pour un vitrail, où un nu par M. Bidou, est peint avec prestesse et spontanéité, et où deux natures mortes, aux contrastes accusés, l'une, par M. Durand Rosé ; l'autre, par Mlle Juliette Brivier, font surgir de l'ombre divers objets domestiques.
Un groupe sympathique est constitué par l'envoi de peintres mobilisés, dont l'adresse est « aux armées » : une cantine de gare et un café de village, d'observation précise, par M. Puaris, le passage d'une Batterie d'artillerie, habilement retracé, par M. Yves Brayer, sont des pages de la vie de nos soldats, que l'on consultera plus tard. MM. Cheyssial, Jean, Janin, Suire, et quelques autres, avec leurs peintures, MM. Cami, Jeannisson, Jaçquemin, Lunagny, Prost, avec leurs gravures, prouvent que les travaux guerriers ne suppriment pas leurs préoccupations artistiques.
Réunies sur un panneau de la salle VIII, quelques toiles semblent être de disciples ou d'élèves de M. Devambez. Leurs auteurs ont certainement subi une même influence. Ainsi M. Couvreur dans un Baptême caricatural, dont les personnages sont groupés proche d'un pilier d'église, d'importance démesurée, ainsi le Mât de cocagne, signé de M. Mamez. Cette influence est conjugué avec des souvenirs des maîtres flamands, dans le tableau vigoureux intitulé par M. Varlet : Retour de patrouille ; c’est là une vraie et bonne image de la guerre, en sa rudesse expressive.
SALLES IX à XV
La joie des couleurs est apportée dans la salle IX par M. Charlemagne. Autour d'un bouquet de fleurs naturelles, l'artiste montre des études de fleurs peintes accrochées aux murs ou posées sur la table. C'est une réunion de bouquets semés avec fantaisie, dans l'allégresse de peindre. Dans les tableaux comme celui-ci, primesautiers et facilement lyriques sans tendre au lyrisme, capricieux et amusés, M. Charlemargne prouve ses qualités de peintre, il dit l'enchantement que lui procurent les couleurs, son désir d'évasion vers une autre réalité que la réalité quotidienne.
Cette joie des couleurs on ne la trouve guère à ce degré que dans le nu raffiné et contourné d'un artiste chinois où j'ai cru lire la signature : Pan Yu Lin. Les autres tableaux sont plus sobres, sans aller cependant jusqu'aux teintes assombries de l'intéressant Pâturage, par M. Chopart. Une vue de Villaines-la-Gonais avec ses toits rouges, par M. Tristan Klingsor, divers tableaux par MM. Olivier, Dabo, Cahours, Claude Rameau, Lassence, Suvagen, Communal, La Villéon, Callot, Perraudin, Brugnaud, Vautherin, A. Gautier, C. Ballot, parsèment les salles de paysages, agréables et reposants. M. Van Dongen évoque Versailles dans un esprit de simplification, montrant, un jour d'orage, la grande terrasse comme une sorte de moquette brune étendue sous un ciel gris et accostée de massifs verts. Tout ici est réduit à l'essentiel dans une heureuse audace qui serait un exemple pernicieux si quelque jeune peintre s'avisait de l'imiter.
Une fresque par M. Henri Marret : Jésus chez Marthe et Marie est traitée dans un esprit qui rejoint aisément les traditions médiévales. Attaché plus que jamais au Morvan, son pays natal, M. Louis Chariot, décrit, avec une sorte d'âpreté un peu mélancolique, un vieux Berger en bras de chemise, assis, fumant sa pipe auprès de son troupeau. Ses vêtements, son chapeau, ont reçu en diverses saisons, la pluie et le soleil qui les ont patinés. L'ensemble a un accent rustique et savoureux, loin de toutes grâces légères et futiles, ces grâces qui surgissent, maniérées, d'un petit torse de jeune femme rousse, vue de profil, que M. Jean-Gabriel Domergue fait surgir d'un corsage, comme un fruit d'une coque verte.
Et ceci, et les trois enfants que M. Madrazzi a situés dans les fleurs et le bleu des rêves, et la preste ébauche d'une jeune brune en corsage orange, par M. Benn amène en passant devant les fleurs ordonnées par M. Giraud, le portrait par M. Guirand de Scévola, la grave nature morte de M. Jandon, devant la toile claire et gaie de M. Gran-Sala, amène peu à peu auprès de quelques toiles décoratives, de grandes dimensions, où les auteurs, ont fait montre de qualités diverses.
C'est d'abord Mlle Elisabeth Chaplin qui appelle Bacchus en Toscane au temps des vendanges. Le dieu presse les grappes sous ses pieds ; les pampres s'étendent au-dessus des groupes, des femmes sont endormies. Ces vendanges sont calmes et sans exhubérance, une nature morte s'ordonne au premier plan dans un joli rythme : Bacchus est là dans un jour d'atelier, tel que le peut faire surgir un rêve féminin.
Plus important par ses dimensions est le Battage du blé en Italie, par M. Fontanarosa. La composition se développe autour d'une batteuse rouge sur le fond un peu uniforme des pailles et des champs. Elle est limitée au fond par une ligne de verdure ponctuée de cyprès. Il y a de tout dans cette toile de bravoure : des enfants, des femmes, des hommes, des animaux, répartis sous un même ciel, avec des contre-jours et des transparences qui ne s'expliquent guère. Sur les gerbes, une femme boit, brandissant une faucille qui se détache sur le ciel. Il ne manque que le marteau. L'artiste fait preuve d'une rare virtuosité dans l'assemblage et le traitement de ses diverses figures. L'ensemble est à la fois réaliste et conventionnel ; cette scène de plein air est patinée comme une toile dont les vernis ont subi l'assaut des ans. Elle est d'une science certaine qui subjugue mais ne séduit pas.
Avant d'aller auprès de la toile de M. Trolereau qui dépasse en dimensions celle de M. Fontanarosa, il faut, après avoir remarqué les envois de MM. Dertelle, Charmaison, Truffaut, Gumery, Jean Jullien, Louise Carré, Jouve, Georges Scott, s'arrêter devant une autre grande composition, celle de M. Jérôme qui groupe seize personnes, debout, assis, à table, buvant, dansant dans une guinguette, composition, non plus comme la précédente aux tonalités de vieille peinture, mais dans des tons clairs et d'avenante gaîté. Cela est sympathique, mais Renoir aussi a traité le même sujet, et quand on se rappelle certains détail, par exemple la bordure de la tente de la Grenouillère frissonnant au vent et que l'on compare avec ce que l'on a devant les yeux, la chute est verticale : il y a des rapprochements qu'il vaut mieux ne pas provoquer.
SALLES XVI à XXII
C'est à la salle XVI que se trouve la toile la plus grande, par ses dimensions, du Salon printanier. Son auteur M. Trotereau, l'intitule : Esquisse pour l'Alcazar de Tolède. Esquisse, cela empêche toute appréciation nettement formulée. Il faut attendre la toile définitive. Mais on est ici encore devant une œuvre de virtuosité volontaire, qui, en une sorte de défi, veut rejoindre les grandes compositions picturales de notre XIXe siècle. Il y a beaucoup de souvenirs dans ce tableau : les fusils à gauche sont braqués comme ceux des Fusillards du 2 mai dans la toile de Goya ; le drapeau brandi à droite, c'est le voilé agité dans le Radeau de la Méduse. Delacroix aussi est interrogé. Qu'aurait fait M. Trotereau avec toute sa science et sa sympathique audace, s'il n'avait chaussé les cothurnes des maîtres du passé ? C'est ce qu'on aimerait savoir, et c'est ce qu'il nous dira peut-être un jour.
Passée cette toile, l'intérêt va languissant. Un projet de décoration en quatre panneaux par M. Pinchon décrit, une chasse à courre où les habits rouges des chasseurs ponctuent habilement les verdures sylvestres.
Puis l'on passe devant un nu de lourdeur sculpturale, par Mme Carpentier ; devant une plage de Mme Laure Bruni, une timide Enfant à la colombe par M. Fraisse, devant les tableaux de MM. Daunas, Besserve, de Nolhac, Boutet, Osbert, Lacroix-Bravard, Quentin-Brin, Pierre Lesueur, d'Epinay, Pierre Bertrand, Valentin, et l'on arrive ainsi à la salle XXII où sont groupées des œuvres de peintres anglais déjà citées.
SALLES XXIII à XXVII
Les salles situées en bordure du jardin du Trocadéro prolongent, avec des éléments moins sélectionnés, les premières salles. Aussi peut-on les parcourir plus rapidement. Si, par rapport aux autres, certaines toiles semblent faibles, qu'on n'oublie pas l'indulgence que la dureté des temps dicte parfois, et à laquelle on ne saurait se dérober. Dans une course un peu rapide, à travers les diverses travées, il convient de signaler les œuvres de MM. R.-G. Gautier, Lucienne Grandgérard, Corail, Lavrut, Faux-Froidure, Thibésart, un paysage d'hiver : le fleuve dans une brume neigeuse avec des nuances de belle délicatesse, par Mme Bodin-Avon, des neiges peintes par M. Châteauneuf dans la manière de Charreton, des paysans réunis par M. Bognard, un Intérieur d'harmonie fine par.M. Louis Brocard, le portrait de Mme M. C. par M. Le Sur, les envois de MM. Jacob, Moreteau, Baes, Cluzeau-Lanave, Fouques, Balmigène, Maurice Décamps, F. Jeanneau, Durel, P.-E. Lacombe, tous associés, à des titres divers, à la vitalité artistique de la Société des Artistes français.
Une Crucifixion de M. Castaipg, en dépit de réels mérites, ne justifie pas les espérances qu'avait fait concevoir l'envoi de l'article, l'an passé, et un triptyque de M. Danel Octobre accostant une autre Crucifixion, figures de saint Pierre et de saint Georges, est d'un agréable effet décoratif rythmé par le ciel d'or et les nimbes des saints et saintes.