Le visiteur non prévenu serait-il à même de reconnaître sur les cimaises la « patte » exclusive du beau sexe ? Y a-t-il une peinture et une sculpture spécifiquement féminines ? C’est bien douteux pour beaucoup d’œuvres (1). Seul indice, une attirance bien naturelle vers les sujets délicats et les thèmes de Berthe Morisot (avec, peut-être, d’une façon générale, l’exclusion de l’outrance dans la facturai : l’enfance, la maternité. Ces dames se peignent aussi quelquefois elles-mêmes, dans la tenue d’Eve, mais si bien placées qu’elles soient pour juger de leurs propres charmes, elles n’en abusent pas. Il faut pourtant mentionner le nu fascinant et contrasté de MAN COLLOT (Grand Prix) aussi moelleusement modelé qu’est rêche et traité en aplats celui de M. DECORPS. Au fil du circuit, on remarque une honorable salle R : explosion florale de GASPARINI, avec FOUGERT (mention Grand Prix), FONTAINE très rythmée en touches courbes ; CHAMBAUD, puis une nature morte au pastel de FOUGERY, MANIGLIER, G. HENRY, une cimaise de gravure (GOUYON, CONNAL, ALLARY), BEDEZ, les organisations annelées d’ELOMAA, la « musicaliste » Christiane VINCENT, l’abstraction en noir et rouge de MADA, PAN-YU-LIN, l’arachnéenne Hélène NEVEUR encadrée par Valérie DELACROIX et Marguerite BOUISSEAU.
La sculpture est des plus classiques, de même que les sections d’aquarelles et dessins. Les tissus, les foulards, la céramique, la reliure (Grand Prix à Germaine MAUBEC) et jusqu’à des figurines en sucre sont à l’honneur dans la section des arts appliqués.
Un des intérêts de la manifestation est représenté par la section « Gedok », groupe de femmes-peintres de l’Allemagne du Sud, d’un bon niveau, et au sein duquel on retrouve un peu toutes les tendances, de Bonnard à l’expressionnisme germanique.
(1) Musée des beaux-arts de la Ville de Paris, avenue du Président-Wilson.